WHD 2013

Thursday, April 25, 2013

Au Mali, une meilleure information sur l’allaitement au sein sauve des vies d’enfants

 

Par Nena Nedeljkovic


Au Mali, un programme lutte au niveau local contre la malnutrition. L’allaitement exclusif au sein sauve les vies. Aminata Coulibaly, du village de Kesso, dans la région de Sikasso, a pu observer directement son impact.


Malnutrition aiguë


Aminata Coulibaly a perdu ses deux premiers enfants à cause de la malnutrition aiguë. Parce qu’elle n’était pas au courant de l’importance de l’allaitement exclusif au sein pour les enfants jusqu’à l’âge de six mois, Aminata nourrissait ses deux premiers enfants de beurre de karité et d’eau chaude, une préparation extrêmement courante localement.
 
Le mélange faisait gonfler leurs petits ventres sans leur apporter les nutriments dont ils avaient besoin. À cause de la lourdeur de la préparation et des difficultés de digestion dans leur petit estomac, les enfants dormaient de longues heures, donnant à Aminata Coulibaly la fausse impression qu’ils étaient correctement alimentés.
 
Par la suite, à cause de la malnutrition aiguë qui a résulté de ce régime, les deux enfants sont morts.


Soutien au sein de la communauté

 
© UNICEF Mali/2013/Nedeljkovic
Les efforts de communication de l’ASDAP, un partenaire
de l’UNICEF, ont produit des changements dans la région
de Sikasso, au Mali. Les enfants sont en bonne santé et
s’épanouissent grâce à l’allaitement exclusif au sein
et à des compléments alimentaires appropriés.
Aujourd’hui, le troisième enfant d’Aminata Coulibaly, Chatta Dembelé, est un bambin en bonne santé et heureux, grâce à l’appui apporté à la communauté par l’Association pour le soutien du développement des activités de population (ASDAP), en partenariat avec l’UNICEF.
 
L’ASDAP est une ONG partenaire de l’UNICEF qui a pour objectif de faire connaître aux communautés de la région de Sikasso, outre les autres comportements familiaux indispensables, l’importance de l’allaitement exclusif au sein. L’UNICEF apporte une assistance technique et financière à l’ASDAP depuis 2008 pour qu’elle fasse passer une meilleure information dans les villages de la région.
 
La coordinatrice de l’ASDAP, le Dr Aïssata Traoré Diakité, a travaillé avec les femmes du village. Selon elle, le plus grand changement apporté concerne l’estime de soi des femmes. Se rencontrant tous les mardi au bureau de l’ASDAP à Koutiala, les femmes apprennent, font connaître leurs histoires, partagent leurs expériences, chantent et dansent. Après les séances, elles partagent chez elles, avec leurs maris et leurs familles, les connaissances qu’elles ont acquises, propageant ainsi les informations au sein de leur communauté.


Soutien pour les Maliens déplacés


Depuis le début du conflit au Mali, Sikasso accueille les Maliens du nord déplacés à l’intérieur du pays. L’ASDAP a travaillé avec ces familles pour leur apporter aussi des informations essentielles en vue d’un changement de comportement.
 
Nana Assarkiné s’est enfuie de Douentza, dans la région de Mopti, en 2012. Elle est arrivée à Koutiala où sa mère, Lala Touré - responsable qualifiée de la communication à l’ASDAP  mais aussi musukoroba (chef de communauté et de famille) -  lui a suggéré de passer du temps avec les autres femmes participant aux séances de l’ADSAP.
 
« L’ASDAP m’a aidée à mieux comprendre l’importance des moustiquaires pour la prévention du paludisme, » dit Nana Assarkiné. Les dépenses de santé de sa famille ont été réduites, ses cinq enfants tombant moins souvent malades grâce aux moustiquaires.
 
Ces séances ont aussi apporté à Nana Assarkiné le soutien psychosocial dont elle avait besoin à la suite de son départ de Douentza.


Nécessité de transposer les programmes à plus grande échelle


La région de Sikasso est le grenier du Mali, approvisionnant les autres régions du pays en fruits, légumes, viande et céréales. Pourtant, Sikasso est la région la plus mal alimentée du pays avec un taux de malnutrition chronique de 35,4%.
 
Une partie du problème tient à ce que les producteurs locaux vendent presque tout ce qu’ils cultivent, ayant du mal à comprendre l’importance de ce qu’ils produisent. Par conséquent, il leur reste très peu de choses pour nourrir leurs enfants.
 
Les aspects culturels jouent aussi leur rôle dans la malnutrition de l’enfant. En particulier, les enfants ne sont pas vraiment perçus comme des membres de la famille jusqu’à ce qu’ils deviennent productifs et contribuent au revenu familial. Les chefs de familles obtiennent en premier la plus grande part de la nourriture, ce qui a un impact significatif sur la santé des enfants.
 
Mais la diffusion d’informations, comme celle qu’organise l’ASDAP,  est en train d’amener les changements de comportements nécessaires au niveau de la communauté.
 
Une action plus importante est nécessaire pour produire les autres changements de comportement indispensables dans la région. Face à l’avenir, davantage de partenariats appuyant les responsables locaux des services sanitaires et sociaux doivent être mis en place afin que les programmes puissent être intensifiés.
 
Pour sa part, l’UNICEF espère pouvoir aider les autorités locales en termes d’une meilleure organisation et d’une meilleure communication ainsi qu’épauler les ONG locales pour mener plus avant les changements de comportement.
 
Pour plus visitez www.unicef.org
 

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