WHD 2013

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Thursday, August 1, 2013

l'INITIATIVE AGIR

Vers la résilience des populations,


Par Cyprien Fabre, ECHO



Nous vous proposons ci-après une présentation de M. Cyprien Fabre, Chef du Bureau ECHO pour l'Afrique de l'Ouest, au colloque international sur "l'agriculture, la sécurité alimentaire et nutritionnelle" de l'Association des Femmes de l'Afrique de l'Ouest.





Monday, May 6, 2013

Burkina Faso : la crise oubliée


Par Héloïs Ellien, Croix Rouge Française


 
Au Burkina Faso comme dans de nombreux pays sahéliens, l’hivernage s’annonce au gré des premières pluies chaudes que l’harmattan vient balayer dans un tourbillon de poussière qu’il suspend pour quelques mois au ciel, où s’accrochent les espoirs et les craintes des Burkinabè.

Espoirs de voir les pluies cesser pour ne pas avoir à compter par centaines les victimes des inondations. Craintes de n’en recevoir que trop peu et subir une des pires crises alimentaires de l’histoire du pays… Depuis quelques années, le Burkina semble polariser les conséquences directes ou indirectes des drames que subit l’Afrique de l’Ouest. Un poids difficile à porter pour ce petit pays enclavé.

De la crise alimentaire à l’afflux de réfugiés


Ils sont des dizaines de milliers à avoir fui les violences et traversé la frontière qui mène du Mali au Burkina Faso. Et leur nombre n’a fait qu’augmenter. A l’image de la mosaïque des communautés qui peuplent habituellement le Nord Mali, ces réfugiés sont Tamasheks, Touaregs, Bellas ou encore Peuls. Avant d’être transférés dans les cinq camps de réfugiés que compte aujourd’hui le Burkina, ils ont d’abord été accueillis dans des camps de fortune. Comme souvent dans un pays qu’une crise humanitaire vient frapper de plein fouet et avant même que l’aide internationale ne se mobilise, peu d’acteurs étaient présents pour assurer l’acheminement d’un minimum d’aide et de soutien. La Croix-Rouge Burkinabè (CRBF) était de ceux-là. Depuis plus d’un an maintenant, les différentes branches de la CRBF sont sans cesse sollicitées, aussi bien par les autorités nationales que par les acteurs internationaux, pour les distributions de biens de première nécessité, la construction d’abris, l’accès à l’eau et à l’assainissement, etc. Les volontaires répartis sur tout le territoire, comme les personnels du siège central, sont actifs sur tous les fronts de l’urgence, tandis que le nombre de réfugiés ne cesse de croître.
 


Une collaboration nouvelle


Au fil des mois, les contacts se sont multipliés entre Ouagadougou et Paris. Une délégation de la CRBF s’est même rendue au siège parisien de la Croix-Rouge française (CRF) afin d’envisager les modalités d’un partenariat entre les deux Sociétés nationales, pour tenter de répondre aux besoins immédiats, mais également en vue d’une collaboration sur le long terme. Car outre les crises récurrentes, la situation économique et sociale du Burkina Faso en fait l’un des pays les moins développés de la planète[1]. Une situation qui avait déjà amené les Croix-Rouge française et burkinabè à collaborer entre 2002 et 2004 et à maintenir des liens forts depuis une dizaine d’années.
 
 
 
 
C’est à travers l’angle psychosocial qu’a été mise en place une évaluation initiale, en octobre 2012. Encore trop peu développé lors des situations de crise, le soutien psychosocial aux populations s’est rapidement imposé comme une évidence pour Stéphan Richard. Délégué des missions internationales au sein de la délégation française de Côte d’Ivoire, ce psychologue de formation a été dépêché durant un mois au Burkina Faso. Au contact direct des réfugiés et au sein même des camps de Mentao, Damba ou Gandafabou, Stéphan a pu se rendre compte de l’ampleur des besoins chez ces populations déracinées, sans moyen de subsistance, sans écoute, parfois sans parent ou famille auxquels se raccrocher. C’est aussi leur capacité à se relever, leur résilience qui est mise en danger.

Favoriser la résilience des réfugiés et des populations hôtes


C’est par ce même constat qu’a débuté la mission d’Anne-Sophie Dupeyras. La nouvelle « représentante pays » a rejoint Stéphan Richard deux semaines seulement après le début des évaluations, avec pour objectif de mettre en place les futurs projets de la CRF au Burkina Faso. Pour cette ancienne travailleuse sociale et membre du pool urgence de la CRF, « le soutien psychosocial doit être la pierre angulaire de la collaboration entre les deux Sociétés nationales ». Et les événements récents ont malheureusement conforté les premiers constats. Depuis l’engagement des forces françaises et internationales dans le conflit malien, le nombre de réfugiés va sans cesse croissant. Et avec eux, le nombre de sollicitations pour leur venir en aide.
 
Ce secteur d’intervention, prioritaire pour la Société nationale de la Croix-Rouge, a su mobiliser l’intérêt de l’ensemble du Mouvement. La Croix-Rouge suédoise cherche actuellement à mobiliser des moyens lui permettant de soutenir l’initiative. Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), qui est en charge de l’accueil et de la protection des réfugiés est aujourd’hui en demande d’opérateurs de terrain supplémentaires : « notre stratégie d’intervention psychosociale a attiré l’attention du HCR et nous sommes actuellement en négociation avec eux pour le financement et la mise en place d’activités dans troiscamps au nord du pays », raconte Anne-Sophie Dupeyras.
 
Des négociations qui, compte tenu de la situation des réfugiés, ont rapidement donné lieu à la naissance d’un premier projet d’urgence, toujours à l’initiative de la représentante pays : « connaissant notre expertise dans les situations d’urgence, le HCR a souhaité que nous prenions en charge les soins de santé des réfugiés sur un camp proche de la capitale où la CRBF et d’autres Sociétés nationales étaient déjà très actives dans le domaine des distributions, de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement ». Après une phase d’évaluation rapide et le déploiement de trois délégués des équipes de réponses aux urgences (ERU), la CRF est aujourd’hui en phase d’initiation de ce projet visant à renforcer l’accès aux soins à proximité du camp de Saagnioniogo, mais également à la prise en charge de tous les patients référencés depuis les différents camps du pays jusqu’à la capitale.

Renforcer les capacités de la Société nationale


Les conséquences opérationnelles de la crise et le développement rapide de programmes d’urgence ont également rappelé à tous les membres du Mouvement international Croix-Rouge et Croissant-Rouge l’importance de la coordination dans le soutien à la CRBF. A l’initiative de son directeur national, les différents représentants de la Croix-Rouge belge, luxembourgeoise, monégasque, espagnole, française, ainsi que du Comité international de la Croix-Rouge et de la Fédération internationale, ont élaboré ensemble un plan de contingence. Destiné à mieux anticiper les différents scénarii à venir et surtout, les ressources et moyens à mettre en œuvre dans la capitale et les différentes provinces. Pour tous, la coordination reste un enjeu majeur, tant dans la réponse immédiate aux besoins que dans la construction de stratégies de développement pérennes.

De nombreux défis à relever


La stratégie d’intervention de la CRF ne s’arrête effectivement pas seulement à la seule réponse directe à la crise malienne. En effet, les sites d’accueil des réfugiés maliens sont situés dans des zones de vie où les populations hôtes sont extrêmement paupérisées. Leurs besoins doivent ainsi être pris en compte au même titre que ceux des réfugiés, pour préserver un cadre propice à la culture de paix et de non-violence si chère à la population burkinabé. Les différentes évaluations menées sur le terrain auprès des populations ont mis en exergue d’autres types de besoins, nécessitant une approche transversale et complémentaire aux activités de la CRBF et des autres Sociétés nationales. C’est à ce titre que la province du Soum a attiré l’attention de la Croix-Rouge française. Située au nord du pays, cette région du Sahel est particulièrement pauvre. Régulièrement touchée par des périodes de forte insécurité alimentaire, elle accueille aujourd’hui près de la moitié des réfugiés maliens.
 
 
 
 
En complément des activités actuellement menées par d’autres Sociétés nationales (sécurité alimentaire, prévention et prise en charge de la malnutrition, amélioration des conditions d’accès à l’eau), la CRF finalise actuellement la conception de deux projets : le premier destiné à soutenir les agriculteurs des zones rurales et le second - soutenu par la Fondation Chanel - visant à améliorer les conditions de vie et l’autonomisation des femmes. En apportant outils, moyens et ressources de départ à des foyers ne possédant rien ou presque, la CRF souhaite leur permettre d’accroître leurs rendements agricoles par l’introduction de techniques innovantes et la mise à disposition de machines et outils, notamment. L’objectif est de générer des revenus, de promouvoir les rencontres entre ces communautés (réfugiées ou autochtones) et les autorités publiques, de créer des réseaux transversaux et viables.
 
L’abnégation de la population burkinabé et de la Croix-Rouge est à l’image de l’engagement fort et sincère du gouvernement qui reste très attentif aux besoins des populations réfugiées. Si le « pays des hommes intègres » a malheureusement pris l’habitude de faire face à bon nombre d’épreuves, jamais il n’a été confronté à une telle situation. Alors que le Mali voisin reste la priorité des médias et des bailleurs internationaux, le Burkina Faso ne doit pas être oublié. Et dans ce combat quotidien pour alléger les souffrances, toutes les initiatives comptent.

Pour plus d'informations allez sur www.croix-rouge.fr
Suivez la Croix Rouge Française sur Twitter

Thursday, April 25, 2013

Au Mali, une meilleure information sur l’allaitement au sein sauve des vies d’enfants

 

Par Nena Nedeljkovic


Au Mali, un programme lutte au niveau local contre la malnutrition. L’allaitement exclusif au sein sauve les vies. Aminata Coulibaly, du village de Kesso, dans la région de Sikasso, a pu observer directement son impact.


Malnutrition aiguë


Aminata Coulibaly a perdu ses deux premiers enfants à cause de la malnutrition aiguë. Parce qu’elle n’était pas au courant de l’importance de l’allaitement exclusif au sein pour les enfants jusqu’à l’âge de six mois, Aminata nourrissait ses deux premiers enfants de beurre de karité et d’eau chaude, une préparation extrêmement courante localement.
 
Le mélange faisait gonfler leurs petits ventres sans leur apporter les nutriments dont ils avaient besoin. À cause de la lourdeur de la préparation et des difficultés de digestion dans leur petit estomac, les enfants dormaient de longues heures, donnant à Aminata Coulibaly la fausse impression qu’ils étaient correctement alimentés.
 
Par la suite, à cause de la malnutrition aiguë qui a résulté de ce régime, les deux enfants sont morts.


Soutien au sein de la communauté

 
© UNICEF Mali/2013/Nedeljkovic
Les efforts de communication de l’ASDAP, un partenaire
de l’UNICEF, ont produit des changements dans la région
de Sikasso, au Mali. Les enfants sont en bonne santé et
s’épanouissent grâce à l’allaitement exclusif au sein
et à des compléments alimentaires appropriés.
Aujourd’hui, le troisième enfant d’Aminata Coulibaly, Chatta Dembelé, est un bambin en bonne santé et heureux, grâce à l’appui apporté à la communauté par l’Association pour le soutien du développement des activités de population (ASDAP), en partenariat avec l’UNICEF.
 
L’ASDAP est une ONG partenaire de l’UNICEF qui a pour objectif de faire connaître aux communautés de la région de Sikasso, outre les autres comportements familiaux indispensables, l’importance de l’allaitement exclusif au sein. L’UNICEF apporte une assistance technique et financière à l’ASDAP depuis 2008 pour qu’elle fasse passer une meilleure information dans les villages de la région.
 
La coordinatrice de l’ASDAP, le Dr Aïssata Traoré Diakité, a travaillé avec les femmes du village. Selon elle, le plus grand changement apporté concerne l’estime de soi des femmes. Se rencontrant tous les mardi au bureau de l’ASDAP à Koutiala, les femmes apprennent, font connaître leurs histoires, partagent leurs expériences, chantent et dansent. Après les séances, elles partagent chez elles, avec leurs maris et leurs familles, les connaissances qu’elles ont acquises, propageant ainsi les informations au sein de leur communauté.


Soutien pour les Maliens déplacés


Depuis le début du conflit au Mali, Sikasso accueille les Maliens du nord déplacés à l’intérieur du pays. L’ASDAP a travaillé avec ces familles pour leur apporter aussi des informations essentielles en vue d’un changement de comportement.
 
Nana Assarkiné s’est enfuie de Douentza, dans la région de Mopti, en 2012. Elle est arrivée à Koutiala où sa mère, Lala Touré - responsable qualifiée de la communication à l’ASDAP  mais aussi musukoroba (chef de communauté et de famille) -  lui a suggéré de passer du temps avec les autres femmes participant aux séances de l’ADSAP.
 
« L’ASDAP m’a aidée à mieux comprendre l’importance des moustiquaires pour la prévention du paludisme, » dit Nana Assarkiné. Les dépenses de santé de sa famille ont été réduites, ses cinq enfants tombant moins souvent malades grâce aux moustiquaires.
 
Ces séances ont aussi apporté à Nana Assarkiné le soutien psychosocial dont elle avait besoin à la suite de son départ de Douentza.


Nécessité de transposer les programmes à plus grande échelle


La région de Sikasso est le grenier du Mali, approvisionnant les autres régions du pays en fruits, légumes, viande et céréales. Pourtant, Sikasso est la région la plus mal alimentée du pays avec un taux de malnutrition chronique de 35,4%.
 
Une partie du problème tient à ce que les producteurs locaux vendent presque tout ce qu’ils cultivent, ayant du mal à comprendre l’importance de ce qu’ils produisent. Par conséquent, il leur reste très peu de choses pour nourrir leurs enfants.
 
Les aspects culturels jouent aussi leur rôle dans la malnutrition de l’enfant. En particulier, les enfants ne sont pas vraiment perçus comme des membres de la famille jusqu’à ce qu’ils deviennent productifs et contribuent au revenu familial. Les chefs de familles obtiennent en premier la plus grande part de la nourriture, ce qui a un impact significatif sur la santé des enfants.
 
Mais la diffusion d’informations, comme celle qu’organise l’ASDAP,  est en train d’amener les changements de comportements nécessaires au niveau de la communauté.
 
Une action plus importante est nécessaire pour produire les autres changements de comportement indispensables dans la région. Face à l’avenir, davantage de partenariats appuyant les responsables locaux des services sanitaires et sociaux doivent être mis en place afin que les programmes puissent être intensifiés.
 
Pour sa part, l’UNICEF espère pouvoir aider les autorités locales en termes d’une meilleure organisation et d’une meilleure communication ainsi qu’épauler les ONG locales pour mener plus avant les changements de comportement.
 
Pour plus visitez www.unicef.org
 

Tuesday, April 16, 2013

Jean-Louis Mosser, Expert santé pour
le département d'aide humanitaire
de l'Union Européenne (ECHO)

Point sur la santé au Mali


Propos recueillis par Anouk Delafortrie, Commission Européenne / ECHO



Trois mois après le début de l’intervention militaire au Mali, la situation reste extrêmement volatile dans ce pays qui se trouve en situation précaire au niveau humanitaire, alimentaire et nutritionnelle. Les populations maliennes réfugiées et déplacées n’ont pas encore entamé de voyage retour en masse, ce mouvement de retour ne pouvant se réaliser que suite à un rétablissement des services de base ainsi qu’à de meilleures conditions de sécurité dans le nord du pays. Jean-Louis Mosser, expert santé pour le département d’aide humanitaire de l’UE (ECHO) en Afrique de l’Ouest, revient d’une mission au Mali et décrit la situation.

Quel était le but de ta mission au Mali ?


J’y suis allé pour faire le point sur la situation sanitaire. J’ai rencontré toutes les ONGs médicales, partenaires d’ECHO, qui travaillent sur des projets d’urgence dans le nord du pays.

Lors de ma dernière visite en décembre, les groupes d’extrémistes occupaient toujours les régions du nord et une menace permanente sévissait sur les districts au nord de Mopti qui n’étaient plus administrés. Malgré la présence de quelques ONGs, la couverture sanitaire était incomplète, notamment dans certains districts de la région de Gao et de Tombouctou.

L’intervention militaire a permis de chasser ces groupes d’extrémistes hors des villes principales et des axes routiers. Mais, aucune administration ne s’est encore concrètement réinstallée. Certains directeurs de la santé s’apprêtent à revenir, mais de manière provisoire, pour évaluer la situation.

Sans la présence de préfets, ni de responsables des districts sanitaires, le personnel médical des centres de santé ne revient pas. Quelques infirmiers seulement sont rentrés car ils savent que des ONGs sont sur place et apportent des médicaments. Ce sont les ONGs qui assurent les soins de santé dans le nord et ce sera certainement le cas jusqu’à la fin de l’année.

Quels sont les problèmes majeurs dans le domaine de la santé ?


Le manque important de soins préventifs et médicaux, la barrière financière qui empêche les plus pauvres d’avoir accès aux soins de santé ainsi que des structures de santé peu fonctionnelles sont les principaux problèmes constatés. Trop de personnes, et surtout des enfants de moins de cinq ans, meurent de paludisme et de diarrhées, faute de soins. Le Mali affiche le troisième taux de mortalité infantile le plus élevé au monde.

Au nord de Mopti, nous découvrons également un taux de malnutrition sévère. Globalement, depuis l’année dernière, nous observons une dégradation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle comme partout ailleurs dans le Sahel. La situation est toutefois probablement pire au Mali en raison d’une prise en charge d’enfants mal nourris qui a fait défaut dans le nord suite au conflit et, d’une manière générale, à la faiblesse des services de santé étatiques. Un dépistage actif des cas de malnutrition n’est toujours pas possible dans tous les villages. Ceci dit, la référence des cas détectés d’enfants mal nourris et leur prise en charge se sont nettement améliorées grâce aux ONGs qui ont su rester actives et présentes au Mali.


Quelle est la stratégie d’ECHO par rapport au secteur de la santé ?


En décembre dernier, ayant identifié des lacunes majeures en terme de couverture sanitaire, nous avions demandé aux ONGs présentes si elles pouvaient étendre leur rayon d’action et nous avons contacté de nouveaux partenaires pour compléter le dispositif. Aujourd’hui, la couverture sanitaire dans le nord du pays est bien meilleure même si elle n’est pas encore totalement satisfaisante.

Nous essayons d’offrir un paquet minimum de soins médicaux et préventifs, un traitement correct de la malnutrition et un système de référence fonctionnel. Ce paquet minimum n’est pas respecté partout, mais nous essayons de faire en sorte que chaque district ait un centre de santé de référence qui fonctionne correctement. Nous ne pouvons pas siéger partout comme une administration. Nous privilégions donc les endroits fortement peuplés, les axes routiers, les villes et les gros bourgs afin de réduire une part importante de la population qui n’a pas accès aux soins de santé. J’estime que globalement nous soutenons en moyenne 40% des structures de santé existantes et que ces structures couvrent les besoins sanitaires de 60 à 70 % de la population totale du Nord du Mali.

Quelles sont les conséquences de l’insécurité persistante ?


Cela peut paraître paradoxal, mais avant l’intervention militaire internationale, les interlocuteurs étaient connus par les ONGs qui avaient réussi, petit à petit, à créer un espace humanitaire étroit. Les cliniques mobiles pouvaient circuler sans être ‘rackettées’ ou sans courir le risque de sauter sur des explosifs. A présent, la plupart des cliniques mobiles sont suspendues/à l’arrêt. La tendance est de soutenir des centres de santé de façon plus permanente grâce à du staff qui reste en place. Cela pose évidemment un problème, notamment lorsqu’il faut faire face aux épidémies quand des déplacements sont nécessaires pour faire les investigations et qu’il faut contrer ces épidémies. Heureusement les épidémies de rougeole de ces derniers mois à Kidal et Ansongo ont pu être correctement gérées par des ONGs.

Pour quand la passation aux autorités sanitaires ?


Il existe un plan de retour des autorités mais vu la situation d’insécurité, les conditions ne semblent pas encore réunies pour que cette transition ait lieu très prochainement. Quand la majorité des services de base sociaux et administratifs seront remis en route, nous pourrons y songer.

Les médecins qui se sont réfugiés à Bamako ont aidé les ONGs à trouver des référents, c’est-à-dire des personnes qualifiées qui sont restées sur place. Au quotidien, celles-ci s’associent à l’administration de Bamako et à l’ONG. Cela se passe relativement bien.

Entretemps, la majorité du personnel médical a été réaffecté vers d’autres régions. Dans le nord, les banques restent fermées, il y a une pénurie de ‘cash’, de vivres, et toujours de l’insécurité… Nous serons certainement encore en mode d’urgence jusqu’à la fin de l’année.

Pour plus visitez http://ec.europa.eu/echo/
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