WHD 2013

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Wednesday, June 12, 2013

L’École de l’espoir assure l’éducation scolaire d’enfants maliens malentendants


By UNICEF


Comme tous les enfants, ceux qui sont handicapés sont dotés de nombreuses capacités mais ils sont souvent exclus de la société à la suite de discrimination ou de manque de soutien, ce qui les place parmi les enfants les moins visibles et les plus vulnérables de la planète.

Le 30 mai 2013, l'UNICEF a lancé son rapport phare, « La Situation des enfants dans le monde 2013 : les enfants handicapés ». Le rapport attire l'attention de la communauté internationale sur les besoins urgents d’une population trop souvent invisible.

Cela fait presque dix ans que des enseignants vont à la recherche d’enfants maliens malentendants dans les rues de Bamako, 19 d’entre eux ayant été leurs premiers élèves. Aujourd’hui, l’École de l’espoir veille à ce que ses 160 élèves reçoivent une éducation scolaire et jouent un rôle central dans leur famille.



« Au Mali, la discrimination contre les enfants malentendants est en déclin, » constate Moussa Sanogo, le directeur de l’École de l’espoir, située dans la capitale, Bamako. « Nous avons créé l’école en 1994 avec 19 élèves que nous, les enseignants, avions trouvés en allant dans les rues de Bamako, » dit-il.

« À cette époque, les enfants malentendants étaient dissimulés des regards, livrés à eux-mêmes. »
Au cœur de la famille

« À présent, poursuit Moussa Sanogo, il y a des écoles comme la nôtre dans chaque région du Mali et cela veut dire que chacun connaît quelqu’un qui est sourd. La situation s’est beaucoup améliorée, » ajoute-t-il.

L’école accueille aujourd’hui 160 élèves mais Moussa Sanogo a chaque jour affaire aux préjugés et à la souffrance qui entourent un handicap. « Il est fréquent pour le père d’accuser la mère de l’enfant, dit-il. Je passe mon temps à régler des disputes dans les familles quand, en réalité, ce que je veux faire passer, c’est qu’il est important de ne pas isoler l’enfant, de l’installer au cœur de la famille. »

Son message a clairement été reçu par Seydou Diarra, un électricien qui vit, avec son épouse Djita et leurs six enfants, dans le district de Magnambougou. L’an dernier, Seydou Diarra a suivi des cours de langue des signes chaque samedi matin à l’École de l’espoir où sa fille, Fatoumata, 11 ans, est élève.
 

La fille de son père


La maison des Diarra jouxte un marché très fréquenté. Ils partagent une cour avec une autre famille et, par conséquent, celle-ci est toujours occupée par une douzaine d’enfants. « Avec les autres, je m’occupe de Fatoumata, » dit Wassa, 15 ans, la plus âgée du groupe.

Quand on lui demande qui est son meilleur ami ou sa meilleure amie parmi ses frères et sœurs, Fatoumata désigne Bakary, un de ses frères qui a deux ans de plus qu’elle. Bakary sait un peu s’exprimer en langue des signes.

Comme beaucoup d’enfants maliens pauvres, Fatoumata reçoit tout un éventail de tâches ménagères à accomplir. C’est une affaire de fierté dans la famille qu’elle, comme les autres, aille faire les courses, fasse la lessive et vende même les confiseries à la noix de coco que fait sa mère.
Le lien très fort qui existe entre Seydou Diarra et Fatoumata est évident. « Je ne sais pas pourquoi mais même avant qu’elle ne tombe malade, nous nous comprenions parfaitement, dit-il. Elle avait seulement un an, elle m’appelait « papa » et elle m’apportait mes pantoufles quand je rentrais du travail. »

Fatoumata avait seulement un an quand elle est tombée malade, sans doute à cause d’une méningite, et a perdu l’ouïe.
 

La journée scolaire commence


Chaque matin, Seydou Diarra emmène sa fille à l’École de l’espoir en la plaçant à l’arrière de sa motocyclette.

La cour proprette de l’école et les classes parfaitement entretenues sont emplies des cris joyeux des enfants malentendants qui portent des sacs scolaires de l’UNICEF. Les bavardages en langue des signes à l’ombre d’un arbre sont interrompus par un spectaculaire geste de la main du directeur, Moussa Sanogo.

Les enfants se réunissent autour d’un petit jardin et chantent en langue des signes l’hymne national du Mali alors que le drapeau est hissé en silence.
 

Intensification des vaccinations, protection des droits


« Quelque 90% des élèves de l’École de l’espoir ont survécu à une méningite, une inflammation des membranes protectrices de la colonne vertébrale et du cerveau, » dit Moussa Sanogo. Au cours de ces dernières années, les campagnes de vaccination contre la méningite ont été intensifiées.

En 2011, l’UNICEF a touché près de 11 millions de Maliens de moins de 29 ans. À partir de 2014, la vaccination contre la méningite fera partie des campagnes de routine de la région.

Lors d’une visite à l’École de l’espoir, la Représentante de l’UNICEF au Mali, Françoise Ackermans, a lancé un appel pour que l’on redouble d’efforts en faveur des enfants handicapés. « La situation au Mali est similaire à celle des autres pays en développement. Nous ne savons pas vraiment combien il y a d’enfants handicapés. »

« Même aujourd’hui, beaucoup d’enfants handicapés sont cachés ou se trouvent dans les rues. Pourtant, ils ont les mêmes droits [que tous les enfants]. Nous devons les repérer. Nous devons épauler leurs familles et leurs communautés. »

« Les enfants devraient être à l’école. Ils devraient pouvoir jouer ensemble, grandir et devenir des citoyens, » dit-elle.



Thursday, May 16, 2013

Rapport malnutrition 2013


Par l'Unicef




Un nouveau rapport de l'Unicef révèle le lourd tribut que payent les enfants du monde à la malnutrition. Un enfant de moins de 5 ans sur quatre souffre d'un retard de croissance, ce qui a des conséquences lourdes sur la santé, mais aussi sur tout le développement des pays concernés. Des solutions simples et efficaces, mises en oeuvre par l'Unicef, ses partenaires et les Etats, existent. Et participent ainsi à la lutte contre la pauvreté.





Pour plus visitez www.unicef.org
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Monday, May 6, 2013

Burkina Faso : la crise oubliée


Par Héloïs Ellien, Croix Rouge Française


 
Au Burkina Faso comme dans de nombreux pays sahéliens, l’hivernage s’annonce au gré des premières pluies chaudes que l’harmattan vient balayer dans un tourbillon de poussière qu’il suspend pour quelques mois au ciel, où s’accrochent les espoirs et les craintes des Burkinabè.

Espoirs de voir les pluies cesser pour ne pas avoir à compter par centaines les victimes des inondations. Craintes de n’en recevoir que trop peu et subir une des pires crises alimentaires de l’histoire du pays… Depuis quelques années, le Burkina semble polariser les conséquences directes ou indirectes des drames que subit l’Afrique de l’Ouest. Un poids difficile à porter pour ce petit pays enclavé.

De la crise alimentaire à l’afflux de réfugiés


Ils sont des dizaines de milliers à avoir fui les violences et traversé la frontière qui mène du Mali au Burkina Faso. Et leur nombre n’a fait qu’augmenter. A l’image de la mosaïque des communautés qui peuplent habituellement le Nord Mali, ces réfugiés sont Tamasheks, Touaregs, Bellas ou encore Peuls. Avant d’être transférés dans les cinq camps de réfugiés que compte aujourd’hui le Burkina, ils ont d’abord été accueillis dans des camps de fortune. Comme souvent dans un pays qu’une crise humanitaire vient frapper de plein fouet et avant même que l’aide internationale ne se mobilise, peu d’acteurs étaient présents pour assurer l’acheminement d’un minimum d’aide et de soutien. La Croix-Rouge Burkinabè (CRBF) était de ceux-là. Depuis plus d’un an maintenant, les différentes branches de la CRBF sont sans cesse sollicitées, aussi bien par les autorités nationales que par les acteurs internationaux, pour les distributions de biens de première nécessité, la construction d’abris, l’accès à l’eau et à l’assainissement, etc. Les volontaires répartis sur tout le territoire, comme les personnels du siège central, sont actifs sur tous les fronts de l’urgence, tandis que le nombre de réfugiés ne cesse de croître.
 


Une collaboration nouvelle


Au fil des mois, les contacts se sont multipliés entre Ouagadougou et Paris. Une délégation de la CRBF s’est même rendue au siège parisien de la Croix-Rouge française (CRF) afin d’envisager les modalités d’un partenariat entre les deux Sociétés nationales, pour tenter de répondre aux besoins immédiats, mais également en vue d’une collaboration sur le long terme. Car outre les crises récurrentes, la situation économique et sociale du Burkina Faso en fait l’un des pays les moins développés de la planète[1]. Une situation qui avait déjà amené les Croix-Rouge française et burkinabè à collaborer entre 2002 et 2004 et à maintenir des liens forts depuis une dizaine d’années.
 
 
 
 
C’est à travers l’angle psychosocial qu’a été mise en place une évaluation initiale, en octobre 2012. Encore trop peu développé lors des situations de crise, le soutien psychosocial aux populations s’est rapidement imposé comme une évidence pour Stéphan Richard. Délégué des missions internationales au sein de la délégation française de Côte d’Ivoire, ce psychologue de formation a été dépêché durant un mois au Burkina Faso. Au contact direct des réfugiés et au sein même des camps de Mentao, Damba ou Gandafabou, Stéphan a pu se rendre compte de l’ampleur des besoins chez ces populations déracinées, sans moyen de subsistance, sans écoute, parfois sans parent ou famille auxquels se raccrocher. C’est aussi leur capacité à se relever, leur résilience qui est mise en danger.

Favoriser la résilience des réfugiés et des populations hôtes


C’est par ce même constat qu’a débuté la mission d’Anne-Sophie Dupeyras. La nouvelle « représentante pays » a rejoint Stéphan Richard deux semaines seulement après le début des évaluations, avec pour objectif de mettre en place les futurs projets de la CRF au Burkina Faso. Pour cette ancienne travailleuse sociale et membre du pool urgence de la CRF, « le soutien psychosocial doit être la pierre angulaire de la collaboration entre les deux Sociétés nationales ». Et les événements récents ont malheureusement conforté les premiers constats. Depuis l’engagement des forces françaises et internationales dans le conflit malien, le nombre de réfugiés va sans cesse croissant. Et avec eux, le nombre de sollicitations pour leur venir en aide.
 
Ce secteur d’intervention, prioritaire pour la Société nationale de la Croix-Rouge, a su mobiliser l’intérêt de l’ensemble du Mouvement. La Croix-Rouge suédoise cherche actuellement à mobiliser des moyens lui permettant de soutenir l’initiative. Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), qui est en charge de l’accueil et de la protection des réfugiés est aujourd’hui en demande d’opérateurs de terrain supplémentaires : « notre stratégie d’intervention psychosociale a attiré l’attention du HCR et nous sommes actuellement en négociation avec eux pour le financement et la mise en place d’activités dans troiscamps au nord du pays », raconte Anne-Sophie Dupeyras.
 
Des négociations qui, compte tenu de la situation des réfugiés, ont rapidement donné lieu à la naissance d’un premier projet d’urgence, toujours à l’initiative de la représentante pays : « connaissant notre expertise dans les situations d’urgence, le HCR a souhaité que nous prenions en charge les soins de santé des réfugiés sur un camp proche de la capitale où la CRBF et d’autres Sociétés nationales étaient déjà très actives dans le domaine des distributions, de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement ». Après une phase d’évaluation rapide et le déploiement de trois délégués des équipes de réponses aux urgences (ERU), la CRF est aujourd’hui en phase d’initiation de ce projet visant à renforcer l’accès aux soins à proximité du camp de Saagnioniogo, mais également à la prise en charge de tous les patients référencés depuis les différents camps du pays jusqu’à la capitale.

Renforcer les capacités de la Société nationale


Les conséquences opérationnelles de la crise et le développement rapide de programmes d’urgence ont également rappelé à tous les membres du Mouvement international Croix-Rouge et Croissant-Rouge l’importance de la coordination dans le soutien à la CRBF. A l’initiative de son directeur national, les différents représentants de la Croix-Rouge belge, luxembourgeoise, monégasque, espagnole, française, ainsi que du Comité international de la Croix-Rouge et de la Fédération internationale, ont élaboré ensemble un plan de contingence. Destiné à mieux anticiper les différents scénarii à venir et surtout, les ressources et moyens à mettre en œuvre dans la capitale et les différentes provinces. Pour tous, la coordination reste un enjeu majeur, tant dans la réponse immédiate aux besoins que dans la construction de stratégies de développement pérennes.

De nombreux défis à relever


La stratégie d’intervention de la CRF ne s’arrête effectivement pas seulement à la seule réponse directe à la crise malienne. En effet, les sites d’accueil des réfugiés maliens sont situés dans des zones de vie où les populations hôtes sont extrêmement paupérisées. Leurs besoins doivent ainsi être pris en compte au même titre que ceux des réfugiés, pour préserver un cadre propice à la culture de paix et de non-violence si chère à la population burkinabé. Les différentes évaluations menées sur le terrain auprès des populations ont mis en exergue d’autres types de besoins, nécessitant une approche transversale et complémentaire aux activités de la CRBF et des autres Sociétés nationales. C’est à ce titre que la province du Soum a attiré l’attention de la Croix-Rouge française. Située au nord du pays, cette région du Sahel est particulièrement pauvre. Régulièrement touchée par des périodes de forte insécurité alimentaire, elle accueille aujourd’hui près de la moitié des réfugiés maliens.
 
 
 
 
En complément des activités actuellement menées par d’autres Sociétés nationales (sécurité alimentaire, prévention et prise en charge de la malnutrition, amélioration des conditions d’accès à l’eau), la CRF finalise actuellement la conception de deux projets : le premier destiné à soutenir les agriculteurs des zones rurales et le second - soutenu par la Fondation Chanel - visant à améliorer les conditions de vie et l’autonomisation des femmes. En apportant outils, moyens et ressources de départ à des foyers ne possédant rien ou presque, la CRF souhaite leur permettre d’accroître leurs rendements agricoles par l’introduction de techniques innovantes et la mise à disposition de machines et outils, notamment. L’objectif est de générer des revenus, de promouvoir les rencontres entre ces communautés (réfugiées ou autochtones) et les autorités publiques, de créer des réseaux transversaux et viables.
 
L’abnégation de la population burkinabé et de la Croix-Rouge est à l’image de l’engagement fort et sincère du gouvernement qui reste très attentif aux besoins des populations réfugiées. Si le « pays des hommes intègres » a malheureusement pris l’habitude de faire face à bon nombre d’épreuves, jamais il n’a été confronté à une telle situation. Alors que le Mali voisin reste la priorité des médias et des bailleurs internationaux, le Burkina Faso ne doit pas être oublié. Et dans ce combat quotidien pour alléger les souffrances, toutes les initiatives comptent.

Pour plus d'informations allez sur www.croix-rouge.fr
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Friday, April 5, 2013

Malnutrition aigüe : dépister encore et toujours plus

Par Eric Alain Ategbo, Nutrition Manager, UNICEF Niamey, NIGER

 
 
L’intensification d’un dépistage bien conduit constitue une étape essentielle pour le traitement réussi d’un enfant souffrant de malnutrition aigüe. Passif ou actif, le dépistage peut se faire en formation sanitaire ou au niveau communautaire.
 
Quelque soit la forme qu’elle prend, les acteurs au Niger sont fortement encouragés à intensifier la recherche des cas de malnutrition aigüe et leur référence afin d’assurer une prise en charge effective de la malnutrition au Niger.

Face à la récurrence des crises nutritionnelles auxquelles le Niger est confronté depuis des années, le pays avec l’aide de ses partenaires a mis en place un système de prise en charge de la malnutrition pour les enfants âgés de 6 – 59 mois. Ce système, dont la construction a débuté lors de la crise alimentaire et nutritionnelle de 2005, se renforce de jour en jour, et comporte deux grandes catégories. La prise en charge des cas de malnutrition aigüe modérée d’une part et d’autre part, la prise en charge de la malnutrition aigüe sévère, elle-même subdivisée en deux sous catégories, la prise en charge en ambulatoire des cas de malnutrition aigüe sévère sans complication médicale et le traitement en hospitalisation pour les cas de malnutrition aigüe sévère avec des complications médicales associées.
 
A ce jour, il existe plus de 2000 centres de prise en charge de la malnutrition aigüe au Niger dont 893 destinés au traitement des cas de malnutrition aigüe sévère. De même, plus de 1100 centres sont dédiés à la prise en charge des cas de malnutrition aigüe modérée.
 
Dépistage de la malnutrition au Centre de Santé de Routgouna
dans la ville de Mirriah, Niger (Olivier Asselin / Niger / Unicef)
 
De quelques dizaines de milliers de cas traités par an pendant la période 2005 - 2009, la capacité de prise en charge de la malnutrition aigüe au Niger a rapidement augmenté, pour atteindre plusieurs centaines de milliers de cas traités par an depuis la crise nutritionnelle de 2010. Ainsi, près d’un million d’enfants ont été traités contre la malnutrition aigüe sévère au Niger entre 2010 et 2012 (330.000 en 2010, 299.000 en 2011 et 369.000 environ en 2012). La prise en charge de la malnutrition aigüe modérée a atteint sa vitesse de croisière en 2011 avec en moyenne 460.000 cas traités chaque année.
 
Il importe d’assurer le maintien de ce système qui a fait ses preuves et d’assurer un accès équitable à tous les enfants touchés par la malnutrition. Une identification active et précoce, et une référence effective des cas identifiés vers les centres de prise en charge constituent une chance pour chaque enfant de survivre à la malnutrition aigüe ; cette maladie ayant une forte corrélation avec la mortalité.
Pour que l’effort de dépistage soit bénéfique aussi bien aux enfants qu’au système de santé, il est impératif d’assurer une bonne coordination avec le service de prise en charge dans la localité concernée et de mettre en exergue les cas identifiés qui sont déjà dans le programme de prise en charge, lors de la restitution des résultats.
 
Pour plus d'informations visitez http://www.unicef.org/wcaro/
 

Thursday, March 28, 2013

Les déplacés du Nord du Mali se retrouvent dans des conditions précaires à Ségou


Par Ulrike Dassler, Chargée de l'Information Publique 

OCHA MALI



Les déplacés du nord de Mali vivent dans des conditions très précaires à Ségou dans le sud du pays. La ville a vu sa population augmenter de 36 000 personnes, dont 11 000 enfants, suite aux déplacements déclenchés par l’arrivée des groupes armés islamistes au nord il y a un an de cela. Les affrontements  entre les groupes islamistes et l’armée gouvernementale et les forces françaises au début de 2013 ont créé une deuxième vague de déplacement.
Malgré l’aide humanitaires fournie par les ONGs, les déplacés à Ségou peinent aujourd’hui  à trouver les moyens de  survivre et d’assurer la scolarisation de leurs enfants.
 
 
Mariam a toujours peur de rentrer à Kidal
 
Mariam, une mère de huit enfants, est l’une des déplacées du Nord. Deux semaines après que les islamistes d'Ansar Dine aient occupé la ville de Kidal en avril 2012,  Mariam a réussi à s'échapper. Par chance, elle est arrivée à Ségou, près de 1000 km au sud, au bord du fleuve Niger. Dans un premier temps, elle est restée avec  des parents qui ont généreusement partagé leur appartement et repas avec elle et ses enfants. Mais après quelques mois, la maison s’est rapidement remplie avec l’arrivée d’autres femmes Touareg déplacées et Mariam a dû se résoudre à trouver un autre toit. Elle loue maintenant une petite maison pour 20 dollars par mois, ce qui représente une somme importante puisqu’elle n’a aucune source de revenu.
 
« Nous n’arrivons pas toujours à payer le loyer. Aujourd’hui nous avons trois mois de retard, mais le propriétaire est gentil avec nous, il sait que nous n'avons rien », explique Mariam. Chaque jour, Mariam espère  pouvoir retourner dans sa maison à Kidal, à la frontière de l'Algérie, avec ses enfants.
 
 
Les déplacés dorment en général à plusieurs dans une pièce de 5 m2
 
Les ONGs nationales et internationales distribuent du riz, de la farine et de l'huile et de nombreux dons privés des commerçants de Ségou arrivent tous les jour, mais malgré tout celà il n’y a pas assez de vivres pour tous les déplacés à Ségou. Une famille, comportant majoritairement des femmes et des enfants, est habituellement composée  de 10 à 20 personnes alors que l’assistance alimentaire du Programme Alimentaire Mondial  à Ségou est calculée  sur la base de rations pour cinq personnes seulement.
 
L’éducation pose également un problème pour Mariam. Même si ses cadets ont la possibilité de poursuivre leur scolarité avec l’école primaire à proximité, les deux aînés ont dû arrêter l’école, le lycée étant maintenant trop éloigné et le transport trop coûteux.
 
Pour plus d'informations visitez http://www.unocha.org/mali/
 
 

Thursday, March 14, 2013

Bienvenue à M. Robert Piper, Coordonnateur Humanitaire Régional pour le Sahel


M. Robert Piper, le nouveau Coordonnateur humanitaire régional pour le Sahel, a pris ses fonctions le 7 mars 2013. M. Piper succède à David Gressly.


De nationalité australienne, Robert Piper apporte dans ses nouvelles fonctions 24 ans d'expérience avec l'ONU, dont deux positions de Coordonnateur résident / Coordonnateur humanitaire au Kosovo et au Népal, deux ans en tant que chef de cabinet du Président Clinton lorsque celui-ci dirigeait les efforts internationaux de reconstruction après le tsunami de 2004 dans l’océan Indien, une expérience en tant que conseiller principal pour la réforme des Nations Unies au Siège du PNUD, un passage comme adjoint de ce qui est maintenant le Bureau de la prévention des crises et du relèvement du PNUD et divers postes de longue durée sur le terrain, en Thaïlande, au Cambodge et à Fidji. Son expérience s’étend de la consolidation de la paix à la réduction des risques, au développement et à la coordination humanitaire, toutes activités qui sont particulièrement pertinentes pour les défis complexes qui nous font face dans le Sahel.
 
Pour plus d'informations sur le Sahel visitez http://www.unocha.org/rowca/
 
 

Tuesday, March 12, 2013

Mali : les personnes déplacées hésitent à prendre le chemin du retour

 

Par le CICR


L'instabilité, les violences et les combats au nord du Mali n'incitent pas les personnes déplacées à retourner chez elles. De nouveaux déplacements ont même été observés, et ces groupes viennent s'ajouter à des milliers d'autres, personnes déplacées et familles d'accueil, qui peinent à faire face à leurs besoins essentiels, en eau et nourriture notamment.

« Si les déplacés hésitent toujours à rentrer, c'est essentiellement lié à un sentiment général d'insécurité mais aussi à l’impossibilité pour ces personnes de continuer d'exercer une activité économique dans un contexte aussi instable », explique Jean-Nicolas Marti, chef de la délégation du CICR pour le Mali et le Niger.

Pour les personnes déplacées et les familles résidentes qui les accueillent, les conditions de vie deviennent chaque jour plus difficiles. « Les timides retours constatés début février dans la partie centrale du pays ne se sont pas généralisés. La poursuite des combats invite à la prudence », poursuit Jean-Nicolas Marti.

La situation est particulièrement difficile dans le nord-est du pays, et des familles de Gao, Kidal et Tessalit vont encore chercher refuge loin de leurs villages d’origine.

Les personnes qui viennent de rentrer à Konna reçoivent des vivres du CICR.
Credit: CICR

Soutien à la population touchée par le conflit


Pour répondre aux besoins urgents des personnes déplacées, le CICR et la Croix-Rouge malienne ont distribué122 tonnes de vivres (riz, huile, semoule, sel iodé) à 6 600 personnes à Tin Zaouatène, une localité de la région de Kidal, dans le nord-est du pays, à proximité de la frontière algérienne.

Afin de faciliter l'accès à l'eau potable et améliorer les conditions d'hygiène des déplacés de Tin Zaouatène, des puits et des latrines sont en cours de réhabilitation. Des jerrycans et des pastilles de purification de l'eau leur ont en outre été distribués.

À Korientzé et Sendegué, dans la région centrale de Konna, 3 240 autres personnes déplacées et résidentes ont reçu une assistance en vivres.

Par ailleurs, si les conditions de sécurité le permettent, le CICR et la Croix-Rouge malienne prévoient, dans les prochaines semaines, de distribuer une assistance alimentaire à plus de 290 000 personnes vulnérables, déplacées et résidentes, dans les régions de Mopti, Tombouctou et Gao.

Hôpital de Gao : soins aux blessés


À la suite des récents combats qui ont eu lieu dans la ville de Gao, huit blessés ont été soignés dans l'hôpital soutenu par le CICR. Cette dernière semaine il y a eu au total 313 consultations, 45 hospitalisations et 8 accouchements dans cette structure, dont l'équipe médicale a été renforcée par l'arrivée d'un chirurgien supplémentaire.

Dans les régions de Tombouctou et de Gao, cinq centres de santé communautaire ont été approvisionnés en médicaments qui devraient couvrir les besoins pour les trois mois à venir. Cette action reflète l'attention particulière qui est portée à l'accès aux soins pour la population rurale touchée par le conflit.

Visite aux personnes détenues en raison du conflit


Des délégués du CICR poursuivent leurs visites aux personnes arrêtées et détenues en relation avec le conflit, notamment à Bamako, Mopti, Sévaré, Gao, Tombouctou et Kidal. À l'occasion de ces visites, il a été donné aux détenus la possibilité de rétablir le contact avec leur famille. Dans certains cas, des articles d'hygiène ont également été distribués.

Le CICR poursuit son dialogue avec les parties pour avoir accès à toutes les personnes arrêtées et détenues en lien avec le conflit.

Soutien aux services vétérinaires


« En raison de l’insécurité qui entrave la circulation du personnel et du matériel, l'accès aux troupeaux pour les services vétérinaires est devenu particulièrement difficile », explique Philippe Mbonyingingo, chef de la sous-délégation du CICR à Mopti.

Le CICR continue d'apporter son soutien à la vaccination et au traitement de plus de 1,5 million de têtes de bétail contre la péripneumonie contagieuse bovine, la peste des petits ruminants et la pasteurellose cameline. Cette campagne de vaccination, menée en collaboration avec le ministère de l’Élevage et de la pêche, vise à vacciner le plus grand nombre possible de têtes de bétail dans toutes les régions du nord du Mali.

Diffusion du droit international humanitaire (DIH)


Le CICR poursuit les séances de sensibilisation qu'il organise sur le droit international humanitaire, notamment auprès des forces armées maliennes et des contingents étrangers.

Plus d´information sur le CICR

Suizez le CICR sur twitter

Thursday, December 6, 2012

Resilience in simple terms/ La résilience en termes simples 

 Le sahel peut-il sortir du cycle des crises alimentaires ? Quelques réflexions pédagogiques sur la définition de la résilience en matière de nutrition


Par Salimata Wade, Professeur Titulaire de Physiologie et Nutrition Humaine, Université Cheick Anta Diop (UCAD), Dakar (Senegal)


« Les êtres humains, confrontés aux difficultés de la vie, réagissent de façons diverses : les uns cèdent à l’accablement, les autres, mus par une force étonnante, expriment une capacité à résister et à se construire »




Durant les 5 dernières années, malgré l’existence de zones à risque, la production de céréales a augmenté en Afrique subsaharienne (CILSS).
Et pourtant, depuis les années 70, la production alimentaire per capita au Sahel est la plus faible du monde et ne peut nourrir la population toujours croissante.

 Quelques points qui peuvent expliquer en partie la crise nutritionnelle au Sahel
  •  L’agriculture et l’élevage sous-développés et inadaptés
  • Les pertes post récoltes
  • L’augmentation croissante d’aliments importés (blé, riz)
  • La crise alimentaire et financière mondiale récente mais durable
  • L’absence d’industries de transformation alimentaires
  • Les changements climatiques
Satisfation des besoins nutritionnels à travers l´exemple du Sénégal.