WHD 2013

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Monday, February 3, 2014

Pauvreté et vulnérabilité au Sahel : cinq choses à savoir

 Par le Bureau pour la Coordination des Affaires Humanitaires


Le Sahel : c’est une région qui s’étend de l’extrémité occidental du continent Africain jusqu’aux berges de la mer Rouge, en longeant le flanc sud du Sahara et qui figure parmi les plus pauvres et vulnérables au monde.
 
En 2012 et 2013, face à la sécheresse et les conflits qui ravagent la région, la communauté internationale s’est mobilisé afin de venir en aide à des millions d’enfants, de femmes et d’hommes vulnérables, ce qui a permis d’éviter une catastrophe de grande envergure.
 
Mais les causes de cette vulnérabilité aigue restent entières. Nombre de communautés de la région, au Sénégal, en Gambie, Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad et au nord du Nigéria et du Cameroun, font toujours face à une situation désespérante.
 
Aujourd’hui, l’Organisations des Nations Unies et les partenaires humanitaires se réunissent à Rome pour lancer une stratégie sur trois ans pour endiguer cette vulnérabilité. Voici cinq points clés pour comprendre la crise que traverse la Sahel et les efforts des organisations humanitaires et de développement pour aider la population à y faire face et à la surmonter.
 
  1. Le nombre de personnes qui ne savent pas si elles auront de quoi se nourrir au prochain repas s’est multiplié par deux en un an. Au début de l’année 2013, environ onze millions de personnes se trouvaient en situation d’insécurité alimentaire. Aujourd’hui elles sont plus de 20 millions dont 2,5 millions qui ont besoin d’assistance humanitaire d’urgence pour survivre. Dans le sud-est du Niger par exemple, du fait de la sécheresse, des inondations et du conflit dans le Nigéria voisin, la population de la ville de Diffa ne peut produire suffisamment de nourriture pour subvenir à ses besoins. « Nous n’avons rien mangé depuis dix jours » se lamente Mohamed Dala. « Avant les inondations, je produisais 50 sacs de poivrons ainsi que du mais et du millet ».
  2. La sécurité alimentaire et la nutrition sont au cœur de la crise mais d’autres facteurs y contribuent. Cette année, près de cinq millions d’enfants sont en passe de souffrir de malnutrition modérée ou sévère. Dans tout le Sahel, plus 1,2 million de personnes ont fui la violence et l’insécurité, la plupart s’étant réfugié dans des pays alentours et mettent ainsi une pression additionnelle sur les ressources déjà limitées de ces pays. Ces populations sont très vulnérables aux maladies et épidémies. Du fait du manque criant d’infrastructures médicales beaucoup meurent de maladies bénignes.
  3. Il faut une nouvelle approche pour rompre ce cycle de la faim et de la vulnérabilité. La crise du Sahel est sévère mais elle n’est pas nouvelle. On ne peut plus répondre au cycle récurrent de crises par un cycle continu d’assistance humanitaire. Robert Piper, le Coordonnateur Humanitaire de l’ONU pour le Sahel s’exprimait en ces termes dès le mois de Septembre dernier : « Nous ne pouvons continuer comme cela, c’est intenable. A moins de changer notre approche, nous allons devoir venir en aide à un très grand nombre de personnes chaque année. » Cette année, l’ONU et les organismes d’aide s’engagent dans une stratégie sur trois ans pour répondre à ces défis de façon plus systématique. Les agences, expertes dans des domaines différents de l’assistance humanitaire tels que la nutrition, la santé ou l’eau et l’assainissement, ont conjointement développé des stratégies communes et complémentaires visant à répondre à la crise de façon globale.
  4. Les agences humanitaires travaillent avec les gouvernements ainsi que les acteurs du développement. L’étendue des besoins est telle qu’aucun organisme ne peut y faire face seul. Lors de l’Assemblée générale de l’ONU en Septembre dernier, la communauté internationale a adopté une stratégie intégrée pour le Sahel. Celle-ci met en exergue le fait que les besoins humanitaires ne peuvent être adressés indépendamment de considérations sécuritaires et des efforts en matière de développement. Les personnes déplacées par le conflit au nord Mali ont besoin de la paix et la stabilité avant même de recevoir une assistance pour relancer leurs productions agricoles ou reconstruire leurs cliniques. Les gouvernements et les agences du développement ont pour responsabilité de s’attaquer aux causes structurelles de la pauvreté et de l’inégalité qui rendent les populations aussi vulnérables aux chocs externes tels que les catastrophes naturelles et les conflits.
  5. Les agences humanitaires se disent convaincues de pouvoir faire la différence. Elles ont besoin pour cela des fonds nécessaires. Cette année, les besoins financiers des quelques 117 organisations qui apportent une assistance humanitaire à des millions de personnes dans neuf pays du Sahel s’élèvent à plus de deux milliards de dollars américains.
Comment seront utilisés ces fonds? Un million de dollars permettrait aux agences de mettre en place une infrastructure de base en eau et assainissement, essentielle à la survie de 40 000 personnes au Tchad. Avec 12,5 millions, la communauté humanitaire au Burkina Faso pourrait apporter une assistance nutritionnelle et médicale à 115 000 enfants souffrant de malnutrition sévère. Pour un peu moins de dix millions, ce sont pas moins de 500 000 enfants qui pourraient retourner à l’école et recevoir une éducation de qualité au nord Mali.

Monday, August 19, 2013

Journée Mondiale de l’Aide Humanitaire 2013 

« De Quoi le Monde a-t-il le plus besoin ? »

 
 
Aujourd’hui, lundi 19 août 2013 nous célébrons la Journée Mondiale de l’Aide Humanitaire. Elle est l’occasion d’honorer l'esprit des hommes et des femmes qui aident les autres. C’est à la fois une commémoration pour ces personnes qui perdent leur vie à essayer d'aider les autres, mais aussi une célébration de la quantité incroyable de choses que les gens font chaque jour et qui reste inconnue.
 
Cette année, la Journée Mondiale de l’Action Humanitaire marque également le 10ème anniversaire de l’attentat contre le Siège des Nations Unies à Baghdâd au cours duquel 22 travailleurs humanitaires ont été tués.
 
Ce 19 août marque aussi le lancement d’une nouvelle campagne pour la Journée mondiale de l’aide humanitaire. Cette année les mots viendront en aide aux communautés affectées par des crises humanitaires grâce au concept « Le Monde a besoin de plus de ____ ».
 
«Le Monde a besoin de plus d’#Humanité » a indiqué Mme Valérie Amos, la Secrétaire générale adjointe de l’ONU chargée des affaires humanitaires. « Cette année, les agences humanitaires ont la lourde tâche de venir en aide à plus de 70 millions de personnes dans le monde. Les besoins humanitaires ne cessent d’augmenter et nous devons développer de nouvelles approches pour y répondre. Nous devons constamment engager de nouveaux partenaires. Cette campagne nous en donne l’opportunité. »
 
Chaque année,  10 milliards de dollars sont dépensés pour sauver la vie de personnes prises au piège des crises humanitaires à travers le monde. Ce montant s’avère insuffisant pour répondre aux besoins des personnes qui souffrent.
 
Pour plus d'informations visitez www.worldhumanitarianday.org/fr
Suivez sur Twitter @UN_WHD

Wednesday, June 26, 2013

 

Au Niger, d’un camp de réfugiés maliens, une voix se fait entendre


Par Shushan Mebrahtu, UNICEF

 
 
Alors que le conflit au nord du Mali s’est aggravé, Fadimata Agali, 15 ans, a été obligée de partir de sa maison de Menaka, abandonnant sa famille et ses amis.
 
Fadimata et sa grand-mère se sont enfuies à pied au Niger. Elles se sont installées dans une tente improvisée au camp de réfugiés de Mangaize, à proximité de la frontière. Aissata, 12 ans, la sœur de Fadimata, les a rejointes plus tard.
 
Cette petite famille est en train de s’adapter à la vie de ce camp de réfugiés du Sahara balayé par la poussière.
 
 
 

« Nous sommes tous séparés les uns des autres »

 
Selon les estimations du HCR, plus de 50 000 réfugiés maliens ont traversé la frontière pour se rendre au Niger. La plupart ont été accueillis dans des camps de réfugiés ou des communautés d’accueil, dans des régions durement touchées par des pénuries alimentaires répétées et où l’accès aux prestations sociales est difficile.
 
Dans le camp, Fadimata se sent suffisamment en sécurité, à l’écart des traumatismes qu’elle a subis au Mali. Elle est en train d’apprendre à vivre avec la douleur causée par la séparation d’avec sa famille, ses amis et son foyer dans un pays étranger, dans des conditions de vie difficiles.
 
« Au Mali, j’étais dans ma propre maison, » dit-elle. « Ici, je vis sous une tente très mal protégée du soleil. »
 
« Mon père et ma mère sont à Bamako, » ajoute-t-elle. « Le reste de ma famille est toujours à Menaka. Mon père a fui Menaka quand la guerre a commencé. Il est allé à Bamako et y a trouvé un travail… »
 
« Nous sommes tous séparés les uns des autres ». Chaque semaine, Fadimata va voir les nouveaux arrivants qui viennent de Menaka pour essayer d’avoir des informations sur sa famille, pour savoir s’il ne se passe rien de nouveau.
 

« Je ne veux pas manquer mes cours »

 
Fadimata fréquente l’établissement scolaire de second cycle de Mangaize qui est proche du camp et où elle est en huitième année. « Quand j’ai commencé les cours à l’école, je me suis sentie perdue, dit Fadimata. Je ne connaissais personne. » Au fil du temps, elle s’est fait de nouveaux amis parmi la communauté d’accueil.
 
« Je sais que certains enfants ne vont pas à l’école et préfèrent rester au camp, dit-elle. Mais je ne veux pas manquer mes cours. »
 
Fadimata raconte ses journées. « Les jours d’école, je me réveille tôt, autour de six heures du matin, dit-elle. Je prépare le petit déjeuner et nous mangeons. Je pars pour l’école à 7 h 10. La classe commence à 8 h. Pendant la pause, je prends mon déjeuner à l’école avec mes camarades. À 13 h, je retourne à notre tente. Si ma grand-mère est malade, je prépare à manger pour l’après-midi. Si elle se sent bien, elle prépare un repas et nous mangeons ensemble. »
 
« Pendant les week-ends, je vais dans le village chez mes camarades ou bien ils viennent ici au camp, » dit-elle.
 
Pouvoir aller en cours signifie que l’éducation scolaire de Fadimata connaîtra moins d’interruptions. Mais, pour elle et les autres enfants du camp, l’école apporte aussi un sentiment de structure qui contribue à rétablir une routine ; en retour, elle permet d’atténuer les effets persistants du conflit et de la vie au camp.
 

Une grande ville et la nostalgie du foyer

 
Fadimata et sa grand-mère se sont récemment rendues à Niamey, la capitale du Niger. Là, pour la première fois depuis qu’elle a quitté le Mali, elle a vu sa tante. Cela a aussi été sa première visite dans une grande ville. « Niamey n’est pas comme Menaka, ce n’est pas comme Mangaize, ce n’est pas comme Gao, » dit-elle. « À Niamey, il y a de nombreux véhicules et beaucoup de gens qui circulent dans la ville. »
 
Fadimata a été heureuse de reprendre contact avec sa tante et d’explorer la ville. Tandis qu’on la conduisait à travers les rues de Niamey et qu’elle achetait des cadeaux sur les marchés importants pour les envoyer chez elle, à sa famille, elle se sentait envahie de sentiments mitigés. Alors que les jours et les mois se sont écoulés le désir de voir sa famille n’a fait que croître.
 
Peu après sa rencontre avec du personnel de l’UNICEF, Fadimata pu se rendre à Menaka pour rendre visite à ses parents qui sont rentrés chez deux. Elle est actuellement en congés scolaires pour une période de deux mois. Fadimata retournera à Mangaize quand, en septembre, l’école rouvrira ses portes.
 
L’UNICEF, en partenariat avec le HCR, des ONG et le Gouvernement d Niger, continue d’apporter une aide humanitaire aux réfugiés venant du Mali. Au nombre des interventions, figure l’apport de prestations concernant la santé, l’alimentation, l’eau, l’assainissement et l’hygiène. L’organisation investit aussi dans l’avenir des enfants par l’accès à l’éducation et la protection de l’enfance.
 
L’objectif est que 11 500 garçons et filles puissent poursuivre leur éducation scolaire dans les camps et les écoles des communautés d’accueil, que 15 000 enfants bénéficient d’une prise en charge psychosociale grâce à des espaces amis des enfants et que 1010 650 personnes disposent d’eau potable et d’installations sanitaires. L’UNICEF exprime sa reconnaissance envers les donateurs pour leurs généreuses contributions qui ont rendu possible l’intervention actuelle.


Pour plus visitez www.unicef.org
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Thursday, March 28, 2013

Les déplacés du Nord du Mali se retrouvent dans des conditions précaires à Ségou


Par Ulrike Dassler, Chargée de l'Information Publique 

OCHA MALI



Les déplacés du nord de Mali vivent dans des conditions très précaires à Ségou dans le sud du pays. La ville a vu sa population augmenter de 36 000 personnes, dont 11 000 enfants, suite aux déplacements déclenchés par l’arrivée des groupes armés islamistes au nord il y a un an de cela. Les affrontements  entre les groupes islamistes et l’armée gouvernementale et les forces françaises au début de 2013 ont créé une deuxième vague de déplacement.
Malgré l’aide humanitaires fournie par les ONGs, les déplacés à Ségou peinent aujourd’hui  à trouver les moyens de  survivre et d’assurer la scolarisation de leurs enfants.
 
 
Mariam a toujours peur de rentrer à Kidal
 
Mariam, une mère de huit enfants, est l’une des déplacées du Nord. Deux semaines après que les islamistes d'Ansar Dine aient occupé la ville de Kidal en avril 2012,  Mariam a réussi à s'échapper. Par chance, elle est arrivée à Ségou, près de 1000 km au sud, au bord du fleuve Niger. Dans un premier temps, elle est restée avec  des parents qui ont généreusement partagé leur appartement et repas avec elle et ses enfants. Mais après quelques mois, la maison s’est rapidement remplie avec l’arrivée d’autres femmes Touareg déplacées et Mariam a dû se résoudre à trouver un autre toit. Elle loue maintenant une petite maison pour 20 dollars par mois, ce qui représente une somme importante puisqu’elle n’a aucune source de revenu.
 
« Nous n’arrivons pas toujours à payer le loyer. Aujourd’hui nous avons trois mois de retard, mais le propriétaire est gentil avec nous, il sait que nous n'avons rien », explique Mariam. Chaque jour, Mariam espère  pouvoir retourner dans sa maison à Kidal, à la frontière de l'Algérie, avec ses enfants.
 
 
Les déplacés dorment en général à plusieurs dans une pièce de 5 m2
 
Les ONGs nationales et internationales distribuent du riz, de la farine et de l'huile et de nombreux dons privés des commerçants de Ségou arrivent tous les jour, mais malgré tout celà il n’y a pas assez de vivres pour tous les déplacés à Ségou. Une famille, comportant majoritairement des femmes et des enfants, est habituellement composée  de 10 à 20 personnes alors que l’assistance alimentaire du Programme Alimentaire Mondial  à Ségou est calculée  sur la base de rations pour cinq personnes seulement.
 
L’éducation pose également un problème pour Mariam. Même si ses cadets ont la possibilité de poursuivre leur scolarité avec l’école primaire à proximité, les deux aînés ont dû arrêter l’école, le lycée étant maintenant trop éloigné et le transport trop coûteux.
 
Pour plus d'informations visitez http://www.unocha.org/mali/